Objectif Bogomilie !!!

J 14 Trnica  - Bitola   suite  et fin

Ces maisons délabrées abritent des échoppes de coiffeurs, couturières, cordonniers, droguistes et quelques "stylistes" pour mamouchkas à petite retraite.













Sont pas prêts d'être envahis par les compteurs Linky ...








Un nouvel orage nous oblige à rester sous les stores de la terrasse d'un bistrot, bières à la main. Mais le coup de vent et les embruns finissent par envoyer tous les badauds  dans le troquet, chacun filmant cette scène en s'exclamant. Un jeune nous dira que "ça n'arrive jamais par ici !!!". Et bien, nous, on trouve que ça arrive un peu trop souvent depuis le début de ces vacances ... 





Le silence revenu, nous finissons notre balade et nous installons dans le restaurant de l'hôtel, sous une grande verrière" style Eiffel". Un aquarium d'une vingtaine de mètres permet à leurs occupants de vivre leurs dernières heures au calme.

"Qu'est-ce que tu dis ?"  On ne s'entend plus, le toit de verre amplifie le choc de la pluie. Les passants se mettent à l'abri et en profitent pour commander une petite assiette de fromage et une chope de bière.  Puis la ville s'éteint, noir absolu. Seuls les éclairs nous permettent de voir nos assiettes  entamées. Quelques écrans de portable apparaissent : Patrick Bruel serait-il à notre hôtel ? 

La lumière revient. Nous en profitons pour finir le gigot et rentrer à notre chambre. Seul l'hôtel est allumé, la ville restera dans le noir toute la nuit.

Merci Thierry.
Nous avions cru au début à une contracture, donc arnica et massages. Tout le contraire. En fait, il s'agissait d'une petite déchirure à la suite du relevé de motos lors du week-end aux Karellis. Dès que les massages ont cessé, la douleur, bien que toujours présente, est devenue acceptable, mais elle a pu finir le voyage, légèrement de travers sur la selle .

ursustenerix a écrit:

Merci Thierry.
Nous avions cru au début à une contracture, donc arnica et massages. Tout le contraire. En fait, il s'agissait d'une petite déchirure à la suite du relevé de motos lors du week-end aux Karellis. Dès que les massages ont cessé, la douleur, bien que toujours présente, est devenue acceptable, mais elle a pu finir le voyage, légèrement de travers sur la selle .

Bonnes nouvelle , merci ! remarque, en bougeant le GS , a froid, je me suis fait un "tennis Elbow" ; le toubib m 'a trouvé ça une semaine après alors que j'avais toujours mal au coude et ce dernier bien gonflé .
Coté méteo , pas de chance en Macédoine !!

J 15 

Bitola  - Korcè  - Germenj

191 kms par la Grèce.

Quelques gros nuages nous accompagnent jusqu'à la frontière grecque, puis nous rentrons en Albanie par Korcè pour filer plein sud au milieu des forêts. 







Bien que mentionnée en rouge, il s'agit d'une route étroite, bosselée qui serpente  au gré des vallons et des torrents. Circulation nulle, village désert, un des plus beaux parcours de ce voyage.

















Nous finissons à la Farma Sotira, une ferme équestre au milieu de truites, dindons et canards pour une nuit en chalet en bois, à l'abri du tonnerre qui résonne d'une voix rauque, étouffé par l'épaisse sylve peuplée d'une faune idéale.

J 16

Germenj  -  Gjirokaster     156 kms

Nous redescendons dans la vallée de la Viosa, rivière dévolue aux amoureux du kayak.













L'étape est courte, nous voulons prendre le temps lors de la visite de Gjirokaster.







Une halte à Permet : les hommes  attablés devant un café serré regardent passer les jeunes femmes en jean, portable à l'oreille. Les himmies prennent le soleil, tout est calme, propre. Ces gros bourgs ont pris le virage du modernisme. On cherche désespéramment de l'authenticité : ils ont trouvé le 21ème siècle.  



Nous roulons à notre main, quasiment seuls. La vallée s'élargit et nous bifurquons vers le sud.

Nous arrivons en début d'après-midi à Gjirokaster. Notre hôte nous attend à l'ombre de sa tonnelle à la vigne chargée : médecin à l'hôpital tout proche, il vit avec sa mère et arrondit ses fins de mois avec cette petite chambre. Sa maison familiale dont les communistes l'avaient dépossédé lui a été rendue par le nouveau gouvernement. 

Une bonne douche et en dix minutes, nous parvenons au pied de la vieille ville.






Nous avions oublié que l'orage quotidien n'avait pas encore fait entendre son tonnerre : c'est chose faite. Les touristes s'enfuient, les commerces protègent la camelotte made in china et nous nous réfugions dans un restaurant.

 


Demain, nous allons voir la mer ...

Ça fait plaisir de vous lire! On peut dire que vous avez été arrosés!

J  17


Gjirokaster  -  Himare Livadh      122 kms

Direction la mer !!!

Avant d'atteindre la Grèce, nous tournons à droite, et empruntons la vieille route de Delvine, tantôt trouée, tantôt caillouteuse, mais surplombant toute la vallée. Peu de gens y circulent car une nouvelle voie mène à Delvine sans passer par le col.









Fatigantes ces routes cabossées : quand je serai vieux j'aurai une Harley !!!




Delvine se trouve tout en bas, derrière ces derniers mamelons.
















Déjà midi, le soleil nous accable mais les nuages sur les sommets nous rappellent que l'orage ne nous oublie pas. 



La descente sur Delvine nous éloigne de sombres nuages et nous pouvons rejoindre la vallée et ses routes modernes.






Première fois que nous rencontrons une mosquée à l'architecture décalée.



Une dernière montagne à gravir et ...





La belle bleue ...




La forteresse d'Himare domine la baie.



Le premier camping venu fait l'affaire. Un couple de marseillais et ses deux rejetons s'installent en face de nous. Ils sortent le ballon de foot et poussent des cris comme s'ils étaient au Vélodrome. Le fils n'ayant qu'une ressemblance physique avec Ribery mais pas son style, le projectile finit sa course  sur le nez de miss Baikal dont le regard noir remplace avantageusement le carton rouge d'un arbitre. Fin du match, c'est sur l’ail faune qu'ils continueront leurs gesticulations.
Il est temps de se tremper les pieds car ils viennent de sortir un frisbee !!!

Ah les beauf dans les campings !! pas d'orage au bord de thalassa  car ça al'air très sympa .Et l'ancienne route me plait bien !!

Effectivement aucun orage, ils sont restés dans les terres ...

Cette old road est intéressante car elle va se dégrader d'année en année, les virages nombreux, la vue  plaisante et il y a moyen d'y bivouaquer.

Super CR que je viens de découvrir et de lire d'une seule traite !!!
Merci pour ce partage .
Marrantes, ces "Himmes" comme tu les appellent, une autre façon de voyager .

Salut Dom et merci !!!

Je n'oublie pas que tu fus notre sauveur lors de notre périple "Objectif Caucase".Sans toi, nous n'aurions pas pu raconter notre balade en temps réel ? Merci encore !!! 

On finira bien par la boire   

Quant aux himmies : un 1/2 poumon, un chameau, une mule ...

400 kms dans la journée est une limite, surtout répétés sur plusieurs semaines. Une autre façon de voyager (surtout après une 1200 xtz en duo !!!) mais avec une bonne liaison radio et le choix de routes variées et bucoliques, le temps s'apprécie pleinement.

J 18

Himare  -  Frasta       221 kms  

Dernier pays de notre balade avant retour en bateau : la Grèce.

Nous revenons sur nos pas jusqu'à Sarande. Les baigneurs , toujours sous la couette, laissent la plage aux parasols et papiers gras.





Une baie protège l'entrée d'une ancienne base militaire.






De l'autre côté de la crête, la vallée au sud de Gjirokaster  se termine par la frontière : bienvenue en U.E. !!!






Nous parvenons à Janina, jolie ville touristique, trop touristique. Impossible de se garer près du lac, la police aux aguets, l'absence de toilettes dans les bars, nous repartons plein sud, loin des odeurs de friture et de barbe à papa. Hors saison, cette ville fortifiée et ses alentours doivent être intéressants à visiter.

Puis, le paysage change, la montagne est omniprésente. Pas très imposante, plutôt boisée, mais pourvue de vallées encaissées, de villages perchés, presque inaccessibles. Le temps, orageux, accentue ce côté lugubre, pauvre, loin du tumulte citadin. Les dieux du ciel nous ont épargné  une journée entière, ils se devaient de se rattraper et en ont bien profité dès aujourd'hui.













Les tortues Hermann, de sortie, ne traversent pas très vite mais nous n'en avons jamais vu écrasées. On les confond souvent avec un caillou tombé de la falaise.



Tout en bas Frasta, tout petit bourg particulièrement apprécié par les kayakistes. Un camping semble être leur lieu de rassemblement, tentons notre chance. La queue de la nième ondée s'éloigne.







Ce pont est une patinoire, alors autant envoyer la miss en éclaireur : "T'inquiète pas, si tu tombes, j'arrive !!!".



Le berger, un ami du proprio du camping, sort ses moutons du terrain et nous invite à nous installer où nous voulons en attendant le retour du groupe de rafting.



Ce soir, point de footeux marseillais, un couple d'allemands en mini caravane nous tiendra compagnie pour la nuit en toute discrétion.




Nous avions oublié une chose de si peu d'importance : l'argent, la monnaie, le fric, les pesos ... Nous étions en Grèce, donc l'euro et nos "pesetas" albanaises ne servaient plus à rien. Et nous avions fuit Janina en oubliant de retirer quelque argent.  La serveuse du bar nous confirme, pas de distributeur dans le coin mais peut-être que l'épicier de l'autre côté du pont accepte les CB. Il nous reste 5.25 euros et le camping nous en demande 5 pour la nuit. Nous pouvons donc dormir mais pourrons nous manger ???

OUI !!!!!!!!!!    Il prend la CB.


Quelques bières, quelques saucisses, quelques pâtes, mais que va-t-on faire de tout ce pain ???

Beau reportage  sympa 

J 19

Frasta  -  Kastraki    172 kms

Nous remontons vers Janina en empruntant une autre route passant par Agnanta.  Les amoureux des voies rectilignes, fuyez. Ici, montées et descentes dans les feuillus 0se succèdent jusqu'à l'horizon. 







Quelques ponts, souvent doublés par leurs ancêtres, relient ces massifs et les villages semblent déserts. Seules quelques scieries font entendre leurs machines.











La miss a pris de l'avance ... ...




 





Dans les talwegs, l'instabilité du sol saute aux yeux et avec les dernières ondées, mieux vaut éviter d'y stationner.








La dernière descente  s'effectue avec 18 épingles, puis 6 pour la remontée sur le plateau de Janina. Un régal au son du poum poum du frein moteur.

Pfiouuuu !! Magnifique ce retour de Grand Trip 

Tu poserai certaines photos en N/B que ça serait même plus beau (les motos, le paysage, les routes ... (le Phil  ) ). Une autre époque

etinag a écrit:

Tu poserai certaines photos en N/B que ça serait même plus beau

Les photos sont "brut" sans recadrage.  Déjà que je n'ai pas le temps de tout écrire, s'il fallait  trafiquer tout çà,  . 

Mais le N/B, on n'y pense pas assez souvent ...

Et comme dirait ex-xt : TAFDAC !!!     

J 19   suite et fin

La nationale pour les météores a été doublée par une autoroute payante, mais tellement pratique que les grecs n'utilisent plus l'ancienne route. Jusqu'à Metsovo, nous avons croisé quelques locaux mais cette portion commence à se détériorer dangereusement. Par contre, le cadre ne donne pas envie de prendre le ruban noir que l'on devine en fond de vallée. Spectacle à 360° : on parle toujours de la Grèce et ses plages, ses îles, ses maisons blanches. N'oublions pas ses montagnes, ses villages cachés, ses forêts ...





 
Dans un virage, la falaise a cédé, emportant le parapet et laissant quelques miettes de plusieurs tonnes autour desquelles nous slalomons. Même la signalisation n'est plus de rigueur sur cet axe.




Metsovo, charmante bourgade stylée et son lot de cars à touristes, nous accueille pour notre casse-croûte du jour : tomates, feta, olives.


Nous reprenons la vieille route, la situation ne s'améliore pas : affaissements de terrain, seule une moto peu passer entre le trou et  la montagne, quelques arbres couchés, des blocs baladeurs, un cheval égaré. 
Puis nous atteignons une ancienne station de ski, les bâtiments encore en bon état n'attendent qu'un coup de peinture pour ouvrir leurs enfilades de fenêtres en bois. La vue est magnifique, les prés à l'herbe grasse délimitent une forêt épaisse. Tout est en place pour accueillir les vacanciers mais ils ne viendront pas : la crise est passée par là également.





La route redescend et nous rencontrons quelques voitures garées selon l'envie des propriétaires. L'un d'eux est allongé sur le goudron, tel un cochon corse, une couverture sous la tête.
C'est en arrivant à la jonction avec la vallée que nous comprenons pourquoi tant de désinvolture et de liberté prises sur cette portion : l'accès est interdit dans ce sens mais n'est pas signalé dans le nôtre !!!



Encore une petite heure et la récompense apparaît  tout au loin. Nous avions presque fini par oublier que la balade comportait une destination finale : les Météores ...






Nous trouvons rapidement notre chambre d'hôte, idéalement placée dans le petit village de Kastraki, bien moins assailli par les touristes que son voisin Kalampaka. Débarrassés de nos peaux de motards, nous enfourchons une himmie et partons retirer quelques sous dans ce sanctuaire du tourisme de masse. Toujours les mêmes images : touristes attablés devant une mousse regardant passer des touristes cherchant une table pour boire une mousse. Touristes descendant des bus, valises à roulettes menaçantes pour traverser avant les autres et atteindre l'hôtel si bien décrit dans les brochures.



Nous revenons à Kastraki, pour y trouver un petit resto tranquille. Nous resterons sous  la tonnelle pendant un petit orage ridicule qui voyant notre stoÏcisme, préférera se déverser sur l'autre versant.



Nous finissons la soirée, sans orage, sans moustique, au son des roquets locaux, dont les aboiements résonnent entre les ruelles où les mamies, assises sur de vieilles chaises en bois, hument les premières fraîcheurs.  La nuit nous tend les bras draps ....

Souvenir de là bas, où on a pas trouver un vin acceptable à boire...

On n'a testé que la bière !!!

Sympa ta mappemonde ...

J 20
Les météores   15 kms

Le mauvais temps a décidé de nous épargner, se rendant bien compte que seul un tsunami pourra nous empêcher de continuer notre petit bonhomme de chemin. Nous en profitons pour nous équiper comme des motards de la côte d'azur : t-shirt, sandales et pantalon de toile.  Un accroc à nos règles intangibles mais en roulant sur 15 kms à un train de sénateur ( ou de gilet jaune), on ne risque pas plus que si nous étions en VTT. Et la sensation de ressembler à une limace plutôt qu'un escargot annule toute velléité de vitesse.
Pour nous imprégner du paysage, nous évitons de coller les camping cars et les bus aussi lents que nous.
Chaque virage apporte son lot de nouvelles vues, de nouveaux éperons habités ou encore vierges. 








La visite nécessite quelques modifications vestimentaires car les religieuses ne veulent pas que certaines formes féminines apparaissent à la vue de tous : poitrines "planche à repasser" ou opulentes ne dérangent pas ni les jupes ou robes dévoilant mollets et genoux. Ce sont les postérieurs qui posent problème dans les pantalons ou shorts trop saillants. Miss Baïkal se retrouve affublée d'une magnifique robe gitane type "rideau années 50"... 




Les églises orthodoxes toujours aussi chargées étalent leurs ors qui cerclent les têtes des saints.












Ce soir, le ciel s'incline devant notre persévérance : seules des gouttes de sueur perlent sur nos fronts.

ursustenerix a écrit:

J 20
Les météores   15 kms

Le mauvais temps a décidé de nous épargner, se rendant bien compte que seul un tsunami pourra nous empêcher de continuer notre petit bonhomme de chemin. Nous en profitons pour nous équiper comme des motards de la côte d'azur : t-shirt, sandales et pantalon de toile.  Un accroc à nos règles intangibles mais en roulant sur 15 kms à un train de sénateur ( ou de gilet jaune), on ne risque pas plus que si nous étions en VTT. Et la sensation de ressembler à une limace plutôt qu'un escargot annule toute velléité de vitesse.
Pour nous imprégner du paysage, nous évitons de coller les camping cars et les bus aussi lents que nous.
Chaque virage apporte son lot de nouvelles vues, de nouveaux éperons habités ou encore vierges. 








La visite nécessite quelques modifications vestimentaires car les religieuses ne veulent pas que certaines formes féminines apparaissent à la vue de tous : poitrines "planche à repasser" ou opulentes ne dérangent pas ni les jupes ou robes dévoilant mollets et genoux. Ce sont les postérieurs qui posent problème dans les pantalons ou shorts trop saillants. Miss Baïkal se retrouve affublée d'une magnifique robe gitane type "rideau années 50"... 




Les églises orthodoxes toujours aussi chargées étalent leurs ors qui cerclent les têtes des saints.












Ce soir, le ciel s'incline devant notre persévérance : seules des gouttes de sueur perlent sur nos fronts.

C'est beau ...On dirait la fin d'un film de la Paramount 

Votre balade m 'a bien intéressé ..Merci les jeunes 

thierry a écrit:

On dirait la fin d'un film de la Paramount 

j'espère surtout que l'année prochaine c'est toi qui seras sur les photos 

J 21

Kastraki   Igoumenitsa      214 kms

Retour à la case départ : nous empruntons l'autoroute de Metsovo à Janina, puis la rendons intacte pour "bucoler" (néologisme personnel qui sied à merveille lorsque le séant repose sur une himmie) de part et d'autre du ruban de bitume, avant de le reprendre peu avant le port d'Igoumenitsa.




Nous y arrivons en avance et nous changeons sur le parking pour une tenue plus appropriée à une nuit dont on ignore encore de quelle abri elle accouchera. Nous n'avons pas réservé de cabine et espérons soit avoir une nuit étoilée sur le pont, soit récupérer à la dernière minute une cabine inoccupée. Cette deuxième solution semble  à notre portée car nous nous retrouvons peu nombreux à embarquer. Nous décidons d'attendre que le flot des réservations se dissipe en flânant sur les ponts, le regard perdu dans nos pensées lointaines.
Tiens, nous nous approchons d'une île: Corfoue.  Sur le quai d'embarquement, quelques voitures, dont le nombre ne nous inquiète pas. Il restera des cabines. Par contre, juste à côté, un amas grouillant se précise, enfle, se rapproche :



Horreur, ce sont plusieurs centaines de jeunes qui embarquent dans une joyeuse cacophonie, armés de duvet et tapis de sol. Vite, retournons à notre table du bar et étalons nos sacs pour délimiter un périmètre que seule une garde alternée permettra de conserver toute la nuit.

Miss Baïkal squatte la banquette pendant que mon fauteuil barre l'accès à la table. La déferlante arrive, à la recherche de la moindre parcelle libre. Plus question de se rendre sur le pont : tous les transats  bercent de jeunes mâles aux torses imberbes ou des midinettes aux shorts moulants. Même l'accès aux toilettes nécessitent d'enjamber quelques corps dotés d'une particularité commune : la greffe d'un appareil multicolore dans la paume d'une main. Conversations avec le bout du monde tels des naufragés solitaires.
A propos de naufragés, après quelques heures dans ce joyeux capharnaüm, j'ai une petite idée des conditions de vie sur un bateau de migrants ... toute proportion gardée, cela va de soi.





 

Devant notre dortoir improvisé : un bar dont les serveurs se relaient toute la nuit, travail rythmé par le son du percolateur "Pssshhhhh" et les cris d’aficionados italiens installés devant deux écrans déroulant deux matchs de foot différents en simultané !!!  Pssshhhhh.

Et c'est ainsi que l'on se rend compte que l'on n'a plus 20 ans, mais que l'expérience accumulée pendant 3x20 ans permet de se convaincre que nous supporterons, que la nuit se terminera, qu'il ne restera que des bons souvenirs : "Pssshhhhh".

Superbe la fin !! j'ai bien connu Anek Lines et ses hordes italiennes, allemandes...
Le dernier rafiot que nous primes au retour de Turquie, fut un réformé qui servit d'abri aux victimes de l 'ouragan Katrina qui dévasta le Golfe du Mexique .Remis en navigation avec les conformités maritimes ad hoc ,c'était plus un transport de troupe qu'autre chose ..Et en prime ,nourriture infecte; nous avons tenus !

Effectivement Thierry, rien ne sert de s'énerver : il y a plus malheureux. Et relativiser est un merveilleux "médi-calmant".